suivent le traitement initial. Le traitement de ces récidives
reste difficile et souvent décevant, particulièrement quand la
récidive survient après un traitement chirurgical suivi de radiothérapie
postopératoire. La question d’une chirurgie de rattrapage
après radiochimiothérapie devient une éventualité de
plus en plus fréquente, mais le pourcentage de patients qui
peuvent en bénéficier n’excède pas 50 %, excepté pour les
récidives laryngées. Les résultats en termes de survie se
situent alors autour de 15 à 25 % à 5 ans. Par ailleurs, les
résultats fonctionnels après chirurgie de rattrapage sont souvent
médiocres [29].
Le risque de métastase à distance est de l’ordre de 15 % par
an, plus particulièrement encore pour certaines localisations
comme l’oropharynx ou l’hypopharynx.
Conclusion
Concernant les tumeurs limitées, la chirurgie fait appel aux
techniques de conservation fonctionnelle, tandis que pour les
tumeurs avancées, les pertes de substance sont traitées par
des techniques de reconstruction complexes, notamment par
les lambeaux libres.
La radiothérapie conformationnelle apporte un progrès indiscutable
dans la prise en charge de ces tumeurs tant sur le plan
de l’efficacité que des effets adverses. Pour les tumeurs avancées,
la radiochimiothérapie concomitante et la radiothérapie
hyperfractionnée (escalade de doses) ont montré une augmentation
modérée mais significative des taux de survie et
de contrôle locorégional. La radiochimiothérapie postopératoire
est indiquée dans les formes de mauvais pronostic chez
les sujets âgés de moins de 70 ans. L’association du cisplatine,
du 5-FU et du taxotère est le nouveau standard de la chimiothérapie
d’induction pour la préservation laryngée dans les
tumeurs avancées (T3-T4).
L’association d’une thérapie moléculaire ciblée à la radiothérapie
a montré sa supériorité (par rapport à la radiothérapie
exclusive) dans la survie pour les tumeurs avancées.
Le traitement des récidives locales dépend des possibilités de
rattrapage chirurgical et/ou de la réirradiation dont les indications
restent souvent limitées.
L’efficacité de certaines molécules en phase 2 métastatique
n’a jamais été confirmée dans les phases 3 où le bras de référence
comprenait des sels de platine.
La classification TNM reste le meilleur indicateur pronostique
de la survie.
Si les progrès thérapeutiques ont indiscutablement apporté
une amélioration en termes de morbidité et de qualité de
vie, et si les petites tumeurs gardent un pronostic acceptable,
avec un contrôle local dans 80 % des cas, dans les tumeurs
avancées le contrôle local est obtenu dans seulement 30 à
60 % des cas et la survie à 5 ans est de 15 à 40 %.
Concernant les thérapeutiques classiques de ces tumeurs ORL,
les progrès potentiels que l’on peut attendre, notamment en
balistique de radiothérapie, en chirurgie réparatrice avec les
lambeaux libres, avec de nouvelles drogues cytotoxiques en
chimiothérapie, amélioreront très certainement le pronostic
de ces tumeurs. C’est l’association de ces thérapies standards
qui permettra un meilleur contrôle tumoral. Le développement
des essais cliniques coopératifs est un impératif pour tester
objectivement ces nouvelles stratégies.
C’est certainement en biologie moléculaire que les progrès
sont à attendre en améliorant la connaissance de la signalétique
des cellules tumorales, pour mettre en évidence de nouvelles
cibles thérapeutiques.
Conflits d’intérêts : aucun
Références
1 Auperin A, Hill C. Épidémiologie des carcinomes
des voies aérodigestives supérieures.
Cancer Radiother. 2005; 9: 1-7.
2 Zhang ZF, Morgenstern H, Spitz MR,
Tashkin DP, Yu GP, Marshall JR et al. Marijuana
use and increased risk of squamous cell carcinoma
of the head and neck. Cancer Epidemiol
Biomarkers Prev. 1999; 8: 1071-8.
3 Shah JP. Cervical lymph node metastase –
diagnostic, therapeutic and prognosis implications.
Oncology. 1990; 4: 61-9.
4 Pivot X, Schneider M, Demard F, editors. Carcinomes
épidermoïdes des voies aérodigestives
supérieures : nouvelles stratégies diagnostiques
et thérapeutiques. Paris: Springler-
Verlag; 2003.
5 Poissonnet G, Dassonville O, Pivot X, Demard F.
Cancers du larynx et de l’hypopharynx: anatomie,
anatomopathologie, signes cliniques, TNM,
thérapeutique. Bull Cancer. 2000(Suppl 5):
27-38.
6 Robbins KT, Clayman G, Levine PA, Medina J,
Sessions R, Shaha A et al, American Head
and Neck Society. American Academy of Otolaryngology
Head and Neck Surgery. Neck
dissection classification update: revisions
proposed by the American Head and Neck
Society and the American Academy of Otolaryngology-
Head and Neck Surgery. Arch Otolaryngol
Head Neck Surg. 2002; 128: 751-8.
7 Kolb F, Julieron M. Chirurgie réparatrice en cancérologie
ORL: principales méthodes et indications.
Cancer Radiother. 2005; 9: 16-30.
8 Lapeyre M, Marchesi V, Mege A, Aletti P,
Graff P, Racadot S et al. Radiothérapie conformationelle
avec modulation d’intensité des
cancers des voies aérodigestives supérieures
avec irradiation bilatérale du cou : résultats
préliminaires. Cancer Radiother. 2004; 8:
134-47.
9 Maingon P, Mammar V, Peignaux K, Truc G,
Barillot I. Les contraintes aux organes à
risque en radiothérapie par modulation d’intensité
des cancers ORL. Cancer Radiother.
2004; 8: 234-47.
10 Wendt TG, Grabenbauer GG, Rödel CM,
Thiel HJ, Aydin H, Rohloff R et al. Simultaneous
radiochemotherapy versus radiotherapy
alone in advanced head and neck cancer:
a randomized multicenter study. J Clin
Oncol. 1998; 16: 1318-24.
11 Vokes EE, Weichselbaum RR, Lippman SM,
Hong WK. Head and neck cancer. N Engl
J Med. 1993; 328: 184-94.
12 Pignon JP, Baujat J, Bourhis J. Apport des
méta-analyses sur données individuelles au
reste difficile et souvent décevant, particulièrement quand la
récidive survient après un traitement chirurgical suivi de radiothérapie
postopératoire. La question d’une chirurgie de rattrapage
après radiochimiothérapie devient une éventualité de
plus en plus fréquente, mais le pourcentage de patients qui
peuvent en bénéficier n’excède pas 50 %, excepté pour les
récidives laryngées. Les résultats en termes de survie se
situent alors autour de 15 à 25 % à 5 ans. Par ailleurs, les
résultats fonctionnels après chirurgie de rattrapage sont souvent
médiocres [29].
Le risque de métastase à distance est de l’ordre de 15 % par
an, plus particulièrement encore pour certaines localisations
comme l’oropharynx ou l’hypopharynx.
Conclusion
Concernant les tumeurs limitées, la chirurgie fait appel aux
techniques de conservation fonctionnelle, tandis que pour les
tumeurs avancées, les pertes de substance sont traitées par
des techniques de reconstruction complexes, notamment par
les lambeaux libres.
La radiothérapie conformationnelle apporte un progrès indiscutable
dans la prise en charge de ces tumeurs tant sur le plan
de l’efficacité que des effets adverses. Pour les tumeurs avancées,
la radiochimiothérapie concomitante et la radiothérapie
hyperfractionnée (escalade de doses) ont montré une augmentation
modérée mais significative des taux de survie et
de contrôle locorégional. La radiochimiothérapie postopératoire
est indiquée dans les formes de mauvais pronostic chez
les sujets âgés de moins de 70 ans. L’association du cisplatine,
du 5-FU et du taxotère est le nouveau standard de la chimiothérapie
d’induction pour la préservation laryngée dans les
tumeurs avancées (T3-T4).
L’association d’une thérapie moléculaire ciblée à la radiothérapie
a montré sa supériorité (par rapport à la radiothérapie
exclusive) dans la survie pour les tumeurs avancées.
Le traitement des récidives locales dépend des possibilités de
rattrapage chirurgical et/ou de la réirradiation dont les indications
restent souvent limitées.
L’efficacité de certaines molécules en phase 2 métastatique
n’a jamais été confirmée dans les phases 3 où le bras de référence
comprenait des sels de platine.
La classification TNM reste le meilleur indicateur pronostique
de la survie.
Si les progrès thérapeutiques ont indiscutablement apporté
une amélioration en termes de morbidité et de qualité de
vie, et si les petites tumeurs gardent un pronostic acceptable,
avec un contrôle local dans 80 % des cas, dans les tumeurs
avancées le contrôle local est obtenu dans seulement 30 à
60 % des cas et la survie à 5 ans est de 15 à 40 %.
Concernant les thérapeutiques classiques de ces tumeurs ORL,
les progrès potentiels que l’on peut attendre, notamment en
balistique de radiothérapie, en chirurgie réparatrice avec les
lambeaux libres, avec de nouvelles drogues cytotoxiques en
chimiothérapie, amélioreront très certainement le pronostic
de ces tumeurs. C’est l’association de ces thérapies standards
qui permettra un meilleur contrôle tumoral. Le développement
des essais cliniques coopératifs est un impératif pour tester
objectivement ces nouvelles stratégies.
C’est certainement en biologie moléculaire que les progrès
sont à attendre en améliorant la connaissance de la signalétique
des cellules tumorales, pour mettre en évidence de nouvelles
cibles thérapeutiques.
Conflits d’intérêts : aucun
Références
1 Auperin A, Hill C. Épidémiologie des carcinomes
des voies aérodigestives supérieures.
Cancer Radiother. 2005; 9: 1-7.
2 Zhang ZF, Morgenstern H, Spitz MR,
Tashkin DP, Yu GP, Marshall JR et al. Marijuana
use and increased risk of squamous cell carcinoma
of the head and neck. Cancer Epidemiol
Biomarkers Prev. 1999; 8: 1071-8.
3 Shah JP. Cervical lymph node metastase –
diagnostic, therapeutic and prognosis implications.
Oncology. 1990; 4: 61-9.
4 Pivot X, Schneider M, Demard F, editors. Carcinomes
épidermoïdes des voies aérodigestives
supérieures : nouvelles stratégies diagnostiques
et thérapeutiques. Paris: Springler-
Verlag; 2003.
5 Poissonnet G, Dassonville O, Pivot X, Demard F.
Cancers du larynx et de l’hypopharynx: anatomie,
anatomopathologie, signes cliniques, TNM,
thérapeutique. Bull Cancer. 2000(Suppl 5):
27-38.
6 Robbins KT, Clayman G, Levine PA, Medina J,
Sessions R, Shaha A et al, American Head
and Neck Society. American Academy of Otolaryngology
Head and Neck Surgery. Neck
dissection classification update: revisions
proposed by the American Head and Neck
Society and the American Academy of Otolaryngology-
Head and Neck Surgery. Arch Otolaryngol
Head Neck Surg. 2002; 128: 751-8.
7 Kolb F, Julieron M. Chirurgie réparatrice en cancérologie
ORL: principales méthodes et indications.
Cancer Radiother. 2005; 9: 16-30.
8 Lapeyre M, Marchesi V, Mege A, Aletti P,
Graff P, Racadot S et al. Radiothérapie conformationelle
avec modulation d’intensité des
cancers des voies aérodigestives supérieures
avec irradiation bilatérale du cou : résultats
préliminaires. Cancer Radiother. 2004; 8:
134-47.
9 Maingon P, Mammar V, Peignaux K, Truc G,
Barillot I. Les contraintes aux organes à
risque en radiothérapie par modulation d’intensité
des cancers ORL. Cancer Radiother.
2004; 8: 234-47.
10 Wendt TG, Grabenbauer GG, Rödel CM,
Thiel HJ, Aydin H, Rohloff R et al. Simultaneous
radiochemotherapy versus radiotherapy
alone in advanced head and neck cancer:
a randomized multicenter study. J Clin
Oncol. 1998; 16: 1318-24.
11 Vokes EE, Weichselbaum RR, Lippman SM,
Hong WK. Head and neck cancer. N Engl
J Med. 1993; 328: 184-94.
12 Pignon JP, Baujat J, Bourhis J. Apport des
méta-analyses sur données individuelles au